Road Movie à bicyclette

Spectacle

Road Movie à bicyclette, c’est l’histoire vraie d’une femme du Nord, qui après avoir consciencieusement élevé sa famille, découvre à 45 ans que la planète, et sans doute la vie, ne se limite pas au Nord-Pas-de-Calais.

Alors elle prend la route et parcourt en vélo plus de 120.000 km en 15 ans !

De Grande Synthe au Cap Nord, de Montréal à Vancouver, de Buenos Aires à Ushuaia, de Mexico à Fairbanks, puis elle traverse l’Europe, l’Australie, la Tasmanie, le Japon, Inde, Népal, Cambodge, Laos, Thaïlande….

C’est une quête d’émancipation et de connaissance à travers le dépassement de soi que nous raconte cette femme, qui refuse le sillon de l’épouse-ménagère que la société lui a tracé, découvrant le chemin dangereux de l’égalité et de la liberté.

Cette femme existe, elle s’appelle Chantal Valera, elle m’a confié ses étonnants carnets de route dont j’ai tiré ce spectacle.

Brigitte Mounier.

Création 2005

d’après les carnets de route
de Chantal Valera

adaptation et mise en scène
Brigitte Mounier

avec
Brigitte Mounier

Ce spectacle peut être joué en langues allemande et anglaise
Übersetzung auf Deutsch : Brigitte Pinoche-Meyer – Line Lehro
English Translation  : Jessie Levison

scénographie et construction
Ettore Marchica

lumière
Marie-Jo Dupré
Hugues Espalieu

images
Franck Renaud

direction technique et régie lumière
Nicolas Bignan

régie plateau et vidéo
Marie Annick Boutry

Une production de la Compagnie des Mers du Nord en coproduction avec la Ville de Grande-Synthe, la DRAC Nord/pas-de-Calais, la Région Nord/Pas-de-Calais, le Département du Nord.

Les photos de scène sont de Bernard Cartiaux pour la Ville de Grande Synthe

Extrait du journal de Chantal Valera

« L’Australie, Traversée du désert, Samedi 28 janvier 1995
Cocklebinddy > Madura 93.4 km
Temps : Chaleur torride – vent chaud de Nord Est – 42°C
Forme : AÏE ! AÏE !AÏE ! Moral : zéro

Les kilomètres et les heures sont interminables.
Les coups de cafards se succèdent. Je promets que c’est la dernière fois que je roule en solitaire, que désormais je ferai des raids aux distances moins considérables, et surtout dans des pays sans  vent !
Si au moins je voyais des kangourous… Les seuls que je rencontre sont morts sur la chaussée, tués la nuit par des poids lourds.
Tiens ! voilà un scinque à grosse queue qui se dore au soleil. La couleur de ses écailles se confond dans le sol rougeâtre. Un panneau indique le passage d’un fuseau horaire : + 45 minutes. Malgré la chaleur, je continue afin de parcourir le maximum de kilomètre avant midi. Le vent sans cesse m’envoie son souffle chaud dans les narines. Mes amis ! Quelle chaleur !… Et pas l’ombre d’un arbre à des kilomètres à la ronde.
C’est à devenir dingue.
A 11 heures, je n’y tiens plus. Ma réserve d’eau s’épuise dangereusement. J’ai peur de mourir de soif. Mes mollets, brûlés par le soleil, me font souffrir, malgré la crème solaire que j’applique à chaque arrêt. J’aperçois au loin un tout petit buisson. Je pense que c’est un mirage, ou alors  je commence à perdre la tête. Mais non, il est bien là, tout petit, mais juste assez grand pour me courber sous ses 50 centimètres carrés d’ombre.  Je réalise encore très mal que c’est bien moi qui se trouve ici, perdue dans bush qui semble vouloir s’enflammer.

Presse